"L'amitié, que je pratique pourtant à la façon d'un solitaire, aura compté parmi mes plus grandes sources de joie. Mais la présence de ma mère, dont je ne me fis jamais une amie, fut plus que cela. On ne m'entendra pas dire que l'amitié n'est pas profonde: elle l'est toujours, puisqu'elle exige du soin et du temps. Seulement, il y avait entre ma mère et moi une compréhension mutuelle que ne possède pas l'amitié, et dont la source souterraine venait de plus loin que le bel affluent où se rejoignent les amis. J'aurai voulu encore longtemps de ce mystérieux bonheur. La mort en aura décidé autrement."
(Jean-François Beauchemin, Cette année s'envole ma jeunesse)
dimanche 28 juin 2009
Cette année s'envole ma jeunesse
"Certes, cette année m'avait changé. J'avais vieilli, mais ce partage trop soudain entre le passé et l'avenir ne m'avait pas brisé. J'étais toujours cet homme désarmé et qui pourtant survit à tout, précisément parce qu'il s'adapte à tout. Plus pensif, je n'étais pas plus absorbé. Je demeurais perplexe, mais n'étais pas moins étonné. Je commençais à peine à m'apercevoir que, à part quelques courts épisodes d'amitié assez intenses, j'avais vécu presque toute une année dans la solitude. Je me découvrais peu impressionné par ce solitaire qui sans cesse avait été occupé d'étoiles, d'arbres, de livres, de chiens. Je ne m'applaudis pas davantage à présent. Je me réjouis seulement de ce que mon pressentiment fut le bon: j'avais été à l'étroit dans la jeunesse."
(Jean-François Beauchemin, Cette année s'envole ma jeunesse)
(Jean-François Beauchemin, Cette année s'envole ma jeunesse)
vendredi 26 juin 2009
lundi 22 juin 2009
dimanche 21 juin 2009
Artriste
"On croit à tort que les artistes pansent leurs blessures avec leur oeuvre. Mais le bel arc de la sculpture, la phrase touchante du livre, l'inoubliable note de la chanson, toutes ces empreintes laissées sur les sens ne sont jamais que d'autres larmes, d'autres cris et d'autres appels."
(Jean-François Beauchemin, Cette année s'envole ma jeunesse)
(Jean-François Beauchemin, Cette année s'envole ma jeunesse)
jeudi 18 juin 2009
"Je ne veux pas dire que le chagrin et l'absence sont formateurs. Ils ne le sont jamais. C'est la profondeur qui nous forme. Et j'ai ressenti que la perte de ma mère avait été, avec la rencontre de l'amour, l'expérience de la douleur physique intense et la découverte d'une joie innée dans le corps, l'un des événements les plus profonds de mon existence."
(Jean-François Beauchemin, Cette année s'envole ma jeunesse)
(Jean-François Beauchemin, Cette année s'envole ma jeunesse)
dimanche 14 juin 2009
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