mercredi 6 septembre 2017
Questionner pour enseigner
(Socrate)
jeudi 24 août 2017
Science
"Toute science est comparable à un fleuve. Elle a ses humbles débuts, suit tantôt des méandres tranquilles et tantôt d'abrupts rapides, connaît des périodes de crue et d'assèchement. Le travail des chercheurs, l'apport d'autres courants de pensée lui fournissent des énergies nouvelles; les concepts et les généralisations, qui peu à peu s'élaborent, la creusent et l'élargissent."
(Carl P. Swanson, professeur de biologie à l'Université John-Hopkins, cité dans Rachel Carson, Printemps silencieux)
mardi 6 juin 2017
Légitimité de la science
(Aurélien Barrau, De la vérité dans les sciences)
Raisonnement scientifique
(Aurélien Barrau, De la vérité dans les sciences)
Changements de paradigmes
Ce qui conduit Kuhn à conclure que la science ne fonctionne pas par accumulations mais par ruptures. Il nomme cela des changements de "paradigmes", c'est-à-dire des changements de représentation globale du monde. Il me semble que le point essentiel dans son approche est l'idée que les paradigmes sont incommensurables. Il n'est pas vraiment possible de les comparer ou de les hiérarchiser car ils n'ont, si l'on peut dire, rien en commun. Dès lors que Dieu n'est plus convoqué dans le débat, il n'existe aucun point de vue parfaitement neutre ou objectif sur le réel. Ce rappel à la modestie me paraît plus que nécessaire. Le monde de l'homme occidental contemporain est certainement plus techniquement abouti que celui des ethnies amérindiennes du XIXe siècle mais rien ne permet de dire qu'il est plus "juste" ou plus "vrai". Peut-être faudrait-il ici distinguer entre progrès scientifique et progrès technique mais le problème de l'absence "d’œil de Dieu", entièrement dépourvu de biais ou de contamination sociale, demeurerait entier."
(Aurélien Barrau, De la vérit)
Anarchisme épistémologique
C'est en ce sens que Feyerabend évoque ce qu'il nomme "l'anarchisme épistémologique". Il n'existe aucune règle simple qui serait suivie par toutes les sciences, ni même par une seule science à toutes les époques. Et peut-être pas même par une science donnée à un instant donné. Il considère que la seule règle qui vaille pour décrire la manière dont une théorie devient le paradigme dominant est "tout est bon". Il ne faut pas mésinterpréter cet adage. Il ne s'agit pas d'encourager les scientifiques à user de tous les moyens et moins encore à faire n'importe quoi! Il s'agit simplement de constater que, au vue de l'histoire des sciences, des astuces de type logique, rhétorique, esthétique, voire éthique, ont effectivement été employées dans l'avènement des modèles aujourd'hui admis ou utilisés. Que cela plaise ou non, telle est l'histoire. Il n'existe pas de règle identifiable. Quelle que soit la règle considérée, il sera possible de trouver un exemple où elle fut fructueusement violée. Les faits dépendent aussi des théories et non pas seulement l'inverse. Et Feyerabend a beau jeu de considérer la révolution copernicienne qui, en effet, fit essentiellement voler en éclats tous les dogmes qui la précédaient, y compris au niveau méthodologique. Sans doute est-il juste, comme il le proposa, de penser "la science en tant qu'art". Et, à mon sens, cela n'est pas une insulte à la démarche scientifique, bien au contraire! Donner à cette dernière le droit à ne pas être un ultime dévoilement du réel mais plutôt une invention sous contraintes, c'est sans doute lui reconnaître l'humilité et la créativité qui, parfois, lui sont déniées."
(Aurélien Barrau, De la vérité dans les sciences)
Importance des hypothèses
(Aurélien Barrau, De la vérité dans les sciences)
Chaque théorie est fausse!
(Aurélien Barrau, De la vérité dans les sciences)
La démarche scientifique
La science est une "désanthropocentrisation" du réel. Elle tente de nous mettre en rapport avec un ailleurs. Elle tente de frayer un chemin dans l'au-delà de notre vision immédiate. Elle tente de présenter un monde qui n'est pas la simple traduction de nos propres besoins ou désirs. L'astronomie, par exemple, montre que l'aspect de la voûte céleste dépend largement de la manière dont celle-ci est scrutée. Nos yeux ne voient presque rien. La lumière à laquelle nous sommes sensibles n'est qu'une fraction absolument dérisoire de l'ensemble des lumières (disons des ondes électromagnétiques) existantes. Quand le ciel est observé suivant ces autres lumières il présente un tout autre aspect."
(Aurélien Barrau, De la vérité dans les sciences)
Penser en scientifique
(Aurélien Barrau, De la vérité dans les sciences)
La Vérité dans la Grèce archaïque
(Aurélien Barrau, De la vérité dans les sciences)
Définir la science
Qu'est-ce que définir? Dans certains cas, nous disposons d'un ensemble d'objets ou de démarches pour lesquelles il faut chercher un concept permettant de les subsumer - disons de les englober. Ce serait alors une définition "en extension". Nous serions en accord sur ce que sont les gestes scientifiques, sur ce que sont les attitudes non scientifiques, et nous chercherions les mots pour caractériser ce qui différencie les premiers des secondes. Dans d'autres cas, au contraire, nous cherchons un concept a priori pour déterminer ensuite ce que seront les choses ou les démarches qui y satisfont. Ce serait alors une définition "en intention". Certains considèrent que l'art se définit mieux suivant la première approche et la science suivant la seconde. L'intention de la science, le concept qui rassemble ses modes ou ses déclinaisons, serait alors la Vérité ou l'exactitude. Je pense que ces disjonctions sont très naïves. La situation est beaucoup plus complexe et intriquée que cela.
Et il me semble même raisonnable de choisir cette complexité comme un élément de la "proto-définition" qu'il serait possible de donner de la science. Elle est avant tout une tension. Une tension constitutive entre, d'une part, la liberté presque démiurgique du scientifique et, d'autre part, la contrainte terrible que constitue le réel. Il existe de multiples manières - peut-être une infinité - de décrire le même monde et le scientifique est en situation de choix. Il est créateur. Il invente un modèle dans un rapport au monde qu'on pourrait dire essentiellement "esthétique". Il façonne un discours. Il est guidé par la beauté. Mais sa création est sous contrainte. Il se doit de faire face à une altérité radicale. Quelque chose s'impose à lui. Ce qu'il observe ne reflète pas que ses fantasmes ou ses attentes. La nature n'est pas - et c'est là sa grâce - que le miroir de nos attentes. Le chercheur est aux prises avec l'implacable factualité d'un réel qui n'est jamais purement contractuel. C'est certainement au coeur de cette tension que se joue le geste scientifique."
(Aurélien Barrau, De la vérité dans les sciences)
vendredi 12 mai 2017
Il me répondit : "Et vous, où sont les vôtres?
- Moi? Mais je ne fais que passer...
- Et bien, moi aussi, répondit le rabbin. Je ne fais que passer."
(Stuart Wild, Les lois de l'esprit)
dimanche 7 mai 2017
samedi 6 mai 2017
Silence
"Si ce que tu dis n'est pas plus beau que le silence, alors tais-toi."
(Eric-Emmanuel Schmitt, Le sumo qui ne pouvait pas grossir)
dimanche 5 mars 2017
mercredi 22 février 2017
jeudi 9 février 2017
En finir avec la littérature de poulette
"Évidemment, mes livres à moi parlent d'amour. C'est un sujet si féminin... Quand il est traité par une femme. Mais quand c'est Flaubert qui décrit l'amour, ça devient un sujet humain. Il n'existe pas de sujet masculin pour la raison irréfutable que la littérature masculine, c'est LA littérature!"
(Benoîte Groulx )
dimanche 29 janvier 2017
Double discrimination
"Un système d'oppression tire une grande partie de sa force du consentement des victimes, qui ont intériorisé l'image d'elles-mêmes qu'ont les dominants."
(La militante Pauli Murray, citée dans Patricia Hill Collins, La pensée féministe noire)
jeudi 26 janvier 2017
Instruments de vol
Il voulait dire le compas.
- Les instruments peuvent se détraquer, disait-il. Si tu ne peux pas piloter sans badin, sans altimètre, sans indicateur de virage et d'inclinaison, ça veut dire que tu ne sais pas piloter. Tu es comme quelqu'un qui ne sait ce qu'il pense qu'après avoir lu son journal. Mais tu n'as pas besoin de te méfier du compas - ton jugement ne sera jamais plus exact que celui de l'aiguille. Elle te dira où tu dois aller, et pour le reste c'est à toi de te débrouiller."
(Beryl Markham, Vers l'Ouest avec la nuit)
Quand sera terminée l'ère des grands pilotes
Un jour, les hommes connaîtront les étoiles aussi bien que les bornes, les virages et les mouvements de terrain de la route qui mène chez eux; un jour nous nous déplacerons dans les airs comme dans notre milieu naturel. Mais alors on ne saura plus piloter; il n'y aura plus que des passagers dans des machines dirigées par des super-contrôleurs, soigneusement formés pour pouvoir distinguer des boutons étiquetés et pour lesquels la connaissance du ciel, du vent, des intempéries n'aura pas plus d'intérêt qu'un roman de science-fiction. Et on se rappellera les jours de la marine à voile, et les gens se demanderont si le terme voilier s'applique aux pionniers de la mer ou à ceux du ciel."
(Beryl Markham, Vers l'Ouest avec la nuit)
Naissance d'une vie de pilote
(Beryl Markham, Vers l'Ouest avec la nuit)
Quand vous volez...
(Beryl Markham, Vers l'Ouest avec la nuit)
Spartiate
(Beryl Markham, Vers l'Ouest avec la nuit)
Les voyages forment...
Grâce à eux, j'ai appris que quand on quitte un lieu où on a vécu, que l'on a aimé, où tout votre passé est ancré, il ne faut surtout pas le quitter lentement, il faut en partir aussi vite que possible. Il ne faut pas se retourner, il ne faut pas croire que les heures qui revivent dans votre mémoire sont meilleures parce qu'elles appartiennent à une époque révolue. On se sent en sécurité dans le passé, on l'a surmonté, alors que l'avenir est enveloppé d'un nuage qui de loin paraît terrifiant. Le nuage s'éclaircit quand on y pénètre. Voilà ce que j'ai appris, comme tout un chacun, mais je l'ai appris tard."
(Beryl Markham, Vers l'Ouest avec la nuit)
lundi 2 janvier 2017
L'art de l'écoute
"Écoute, présence, attention. Qu'entendons-nous par ces notions si nécessaires à notre vie? Il me semble que l'on pourrait définir l'écoute comme une présence sans parole face à autrui, pendant laquelle toute notre attention, toute ma conscience, est tournée vers ce que dit autrui. C'est une attitude complexe, où l'on donne et où l'on reçoit."
(Christophe André dans Christophe André, Alexandre Jollien et Mathieu Riccard, Trois amis en quête de sagesse)
Méditer
"Méditer, c'est apprendre à désamorcer les bombes qui pleuvent dans notre esprit et laisser s'évaporer ces scénarios auxquels nous croyons dur comme fer. Quand le mental nous sert comme sur un plateau le pire du pire, simplement regarder, ne rien faire. M'abstenir de réagir relève parfois d'un courage presque inhumain lorsque la tempête mentale fait rage. Ce qui aide, c'est de constater que l'intempérie qui ébranle mon ego peut être à dix sur l'échelle de Richter émotionnelle sans que j'en meure pour autant. Inlassablement, toujours, il s'agit de laisser passer l'émotion qui, si nous ne l'alimentons pas, s'épuise d'elle même. Cette longue ascèse, réitérée mille fois par jour, consiste à se laisser flotter parmi les vagues pour voir qu'elles ne durent pas."
(Christophe André, Alexandre Jollien et Mathieu Riccard, Trois amis en quête de sagesse)