samedi 22 septembre 2007

Etty Hillesum

« Ainsi, celui qui connaît la paix intérieure n’est pas plus brisé par l’échec qu’il n’est brisé par le succès. Il sait vivre pleinement ces expériences dans le contexte d’une sérénité profonde et vaste, en comprenant qu’elles sont éphémères et qu’il n’a aucune raison de s’y attacher. Il ne saurait « tomber de haut » lorsque les choses tournent mal et qu’il doit faire face à l’adversité. Il ne sombre pas dans la dépression, car son bonheur repose sur des fondements solides. L’émouvante Etty Hillesum affirme, un an avant sa mort à Auschwitz : « Quand on a une vie intérieure, peu importe, sans doute, de quel côté des grilles du camp on se trouve […]. J’ai déjà subi mille morts dans mille camps de concentration. Tout m’est connu. Aucune information nouvelle ne m’angoisse plus. D’une façon ou d’une autre je sais déjà tout. Et pourtant, je trouve cette vie belle et riche de sens. À chaque instant. »

(Matthieu Ricard, Plaidoyer pour le bonheur)