mardi 29 novembre 2005

Le début de la sagesse ?

"Il n’a pas de pensées vaines, il est inaccessible à la crainte, il ne désire rien".

(Bouddha)

mardi 22 novembre 2005

Haïku du jour

Dans les flammes
Boire à la source d'eau fraîche

Sous la pluie
Regarder le soleil briller


(Anonyme)

lundi 21 novembre 2005

Le volubilis des jardins

"Il y a une plante grimpante, qu'on appelle je crois le volubilis des jardins, et qui est tantôt de ce bleu pâle extraordinaire dont les fleurs ont le secret, tantôt d'un violet profond avec une touche de mauve, tantôt d'un blanc très particulier. Seules les fleurs vivantes sont parées de telles nuances. Elles naissent, elles fleurissent un matin, ouvrent leurs corolles en forme de trompette - puis meurent au bout de quelques heures. Vous avez sûrement vu ces fleurs. Dans la mort, elles sont presque aussi belles que lorsqu'elles sont en vie. Elles fleurissent l'espace de quelques heures, puis leur existence s'achève, et dans leur mort elles ne perdent en rien leur qualité de fleur. Et nous, nous vivons trente, quarante, soixante, quatre-vingts ans, au gré de formidables conflits, d'une immense détresse, de plaisirs éphémères, puis nous mourons misérablement, sans une ombre de félicité au fond de notre coeur, et dans la mort comme dans la vie nous sommes d'une laideur égale."

(Krishnamurti, De la vie et de la mort)

samedi 19 novembre 2005

Alors vous saurez ce que mourir veut dire

"Mourir, c'est lorsque tout finit. Et ce qui nous effraie, ce qui nous terrorise, c'est que tout finisse - c'est l'adieu définitif au travail, la mise à l'écart, le départ ; l'adieu à la famille, à celui ou à celle qu'on croyait aimer ; la fin d'une chose continue qui a occupé vos pensées des années durant. Ce qui vous terrifie, c'est cette fin définitive de toute chose. J'ignore si vous avez jamais songé à mettre fin à quelque chose de façon délibérée, consciente, préméditée - par exemple cesser de fumer, ou de boire, ou d'aller au temple, ou d'aspirer au pouvoir - mettre fin aux choses de façon absolue et instantanée, comme le scalpel du chirurgien excise un cancer. Avez-vous jamais essayé d'exciser de même ce qui est pour vous la plus grande source de plaisir ? C'est très facile d'exciser ce qui fait souffrir, mais il n'est guère facile d'exciser une chose agréable, avec une précision chirurgicale et pourtant compatissante, et cela sans savoir de quoi demain sera fait, sans savoir ce que vous réserve l'instant qui suit cette ablation. Si vous maniez le scalpel en sachant ce qui va se passer, alors vous n'êtes pas vraiment en train d'opérer. Mais si vous avez tranché dans le vif, alors vous saurez ce que mourir veut dire.
Si vous avez tranché tout ce qui vous entoure - toute racine psychologique, tout espoir, toute culpabilité, toute anxiété, tout succès, tout attachement - alors, à l'issue de cette ablation, de ce refus de la structure globale de la société, et dans l'ignorance où vous êtes de ce qui vous attend quand votre intervention sera achevée, alors, à l'issue de ce reniement absolu, il émerge l'énergie d'affronter ce qu'on appelle la mort. Le fait même de mourir à tout ce que vous avez connu - de vous couper délibérément de tout ce que vous avez connu - voilà ce qu'est mourir."

(Krishnamurti)

vendredi 18 novembre 2005

Quel(s) échappatoire(s) avez-vous choisi(s) ?

"Certes, la vie est en définitive source de problèmes. À chaque instant la vie nous confronte à un défi, une demande, et si nous n'y répondons pas de manière adéquate, cette inadéquation dans les réactions engendre un sentiment de frustration. C'est pourquoi les diverses formes de fuite ont pris pour la plupart d'entre nous une importance extrême. Nous fuyons à travers les religions établies et les croyances ; nous fuyons à travers le symbole, l'image, que ce soit l'esprit ou la main qui en grave les traits. Si je ne parviens pas à résoudre mes problèmes dans cette vie, il reste toujours la prochaine vie dans l'au-delà. Si je ne parviens pas à mettre un terme à la souffrance, qu'il me soit alors accordé de me perdre dans les divertissements ; ou bien, si je me trouve dans des dispositions quelque peu sérieuses, je me tourne vers les livres et l'acquisition des connaissances. Nous fuyons aussi dans la boulimie, dans le bavardage incessant, dans les disputes, dans la dépression profonde. Il s'agit chaque fois de fuite, et non seulement ces échappatoires deviennent pour nous d'une extrême importance, mais nous en venons à nous déchirer dans certains cas, et c'est alors votre religion contre la mienne, votre idéologie contre la mienne, votre attachement aux rituels contre mes positions anti-ritualistes."

(Krishnamurti)

mardi 15 novembre 2005

Des anxieux et des geignards

"Ils ont des soucis, ils comptent les milles, ils pensent à l'endroit où ils vont dormir cette nuit, au fric pour l'essence, au temps, ils se demandent comment ils arriveront à destination - et cela ne cessera pas jusqu'à ce qu'ils soient arrivés, tu piges. C'est qu'ils ont besoin de se tracasser, et de tromper le temps en croyant urgent ceci ou cela, ce sont tout bonnement des anxieux et des geignards, qui n'ont pas l'esprit tranquille tant qu'ils n'ont pas dégotté un souci avéré et bien établi et, quand ils l'ont trouvé, ils prennent les expressions faciales qui collent et conviennent à la chose, ce qui est, vois-tu, le malheur, et continuellement il galope à leurs côtés, et ils le savent et cela aussi les tourmente sans fin."

(Jack Kérouac, Sur la route)

mercredi 9 novembre 2005

Éloge de la mortalité

"L'homme est depuis toujours à la recherche de l'immortalité. S'il peint une toile, il y appose son nom. C'est une forme d'immortalité que de laisser un nom derrière soi; l'homme veut toujours léguer à la postérité quelque chose de lui-même. Qu'a-t-il à léguer - à part les connaissances technologiques - qu'a-t-il à donner qui vienne de lui-même ? Qu'est-il au juste ? Vous avez peut-être un compte en banque mieux garni que le mien, vous êtes peut-être plus intelligent que moi, plus ceci ou plus cela, mais psychologiquement, que sommes-nous ? - une foule de mots, de souvenirs, d'expériences, et c'est cela que nous voulons transmettre à un fils, que nous voulons mettre en mots dans un livre, ou en images dans un tableau. "Moi". Le "moi" prend une importance colossale : le "moi" opposé à la communauté, le "moi" en quête d'identification, de réussite, de grandeur - vous connaissez cela, et tout le reste. Quand vous observez ce "moi", vous constatez que c'est un ramassis de souvenirs, de mots vides. C'est à cela que nous nous cramponnons ; c'est l'essence même de cette séparation entre "vous" et "moi", "eux" et "nous"(...). L'amour n'est possible que lorsqu'il y a la mort."

(Krishnamurti)

lundi 7 novembre 2005

Open Access

"Se taire : l'avancée en solitude, loin de dessiner une clôture, ouvre la seule et durable et réelle voie d'accès aux autres, à cette altérité qui est en nous et qui est dans les autres comme l'ombre portée d'un astre, solaire, bienveillant."

(Christian Bobin, Souveraineté du vide. Lettres d'or)

vendredi 4 novembre 2005

Que fuyons-nous ?

"Il n'y a pas de grande différence entre l'homme qui se met à boire et l'homme qui se met à lire des livres religieux, entre ceux qui se rendent dans la soi disant maison de Dieu et ceux qui vont au cinéma, car tous tentent de fuir."

(Krishnamurti)

"This is to have succeeded"

"To laugh often and much; To win the respect of intelligent people and the affection of children; To earn the appreciation of honest critics and endure the betrayal of false friends; To appreciate beauty, to find the best in others; To leave the world a bit better, whether by a healthy child, a garden patch, or a redeemed social condition; To know that even one life has breathed easier because you have lived. This is to have succeeded."

(Ralph Waldo Emerson)

mardi 1 novembre 2005

Devise Shadock

"Il est beaucoup plus intéressant de regarder où l'on ne va pas, pour la bonne raison que là où l'on va, il sera toujours temps de regarder lorsqu'on y sera."