mardi 31 juillet 2007

Aimer

"Savez-vous ce que signifie aimer quelqu'un? Savez-vous ce que signifie aimer un arbre, un oiseau, ou un animal de compagnie, de sorte que vous vous en occupez, vous le nourrissez, vous le chérissez, bien qu'il ne vous donne peut-être rien en échange, qu'il ne vous offre pas son ombre, qu'il ne vous suive pas, qu'il ne dépende pas de vous? La plupart d'entre nous n'aiment pas de cette manière, nous ignorons tout de cette forme d'amour car notre amour est toujours assailli d'angoisse, de jalousie, de peur, ce qui sous-entend que nous dépendons intérieurement d'autrui, que nous voulons être aimés, que nous ne nous contentons pas d'aimer tout simplement : nous demandons quelque chose en retour, et cette attente même nous rend dépendants."

"La liberté et l'amour vont donc de pair. L'amour n'est pas une réaction. Si je vous aime parce que vous m'aimez, ce n'est qu'une forme de troc, l'amour devient une marchandise, ce n'est plus de l'amour. Aimer, ce n'est pas demander quelque chose en retour, ce n'est pas même avoir le sentiment de donner quelque chose - et seul cet amour-là peut savoir ce qu'est la liberté."

(Krishnamurti, Le sens du bonheur)

lundi 30 juillet 2007

Étudiant éternel

"Savez-vous ce qu'apprendre signifie? Quand on apprend vraiment, on apprend tout au long de sa vie, sans être l'élève d'aucun Maître en particulier. Tout est prétexte à apprendre : une feuille morte, un oiseau en vol, une odeur, une larme, les pauvres et les riches, ceux qui pleurent, le sourire d'une femme, l'arrogance d'un homme. Tout sert de leçon; il n'est donc pas question de guide, de philosophe, de gourou ni de Maître. Le Maître, c'est la vie elle-même, et vous êtes en état d'apprentissage permanent."

(Krishnamurti, Le sens du bonheur)

dimanche 29 juillet 2007

Mais savez-vous ce qu'est l'intelligence ?

"C'est, assurément, la capacité de penser librement, sans crainte, sans a priori, de sorte que vous commenciez à découvrir par vos propres moyens ce qui est réel, ce qui est vrai; mais, si vous avez peur, jamais vous ne serez intelligent. Toute forme d'ambition, quelle qu'elle soit, spirituelle ou matérielle, engendre l'angoisse, la peur; l'ambition ne favorise donc pas l'émergence d'un esprit clair, simple, direct, et donc intelligent."

(Krishnamurti, Le sens du bonheur)

vendredi 27 juillet 2007

Compassion

"Lorsque l'intelligence s'éveille, la compassion imprègne l'être tout entier. Et cela ne signifie pas qu'il faille pour autant rejoindre quelque association religieuse. S'enraciner dans une foi, quelle qu'elle soit, et se consacrer à des oeuvres sociales, ne conduit pas la compassion.
A vrai dire, la compassion ne jaillit pas par le truchement de la pensée. Elle n'établit aucune distinction entre vous et autrui. En elle, il n'est plus ni peur ni souffrance. Et la dualité ne saurait trouver place ici. Emplis de cette compassion, comment pourrions-nous nous tourmenter quant à la vie et à la mort? Ce sont l'enxiété et l'insatisfaction qui font naître ces problèmes. Mais si vous viviez pleinement, quel besoin auriez-vous de les ruminer sans fin? La peur s'insinue toujours au sein d'exprits occupés à remâcher le passé ou angoissés par leur devenir. Mais si la peur inhérente au "moi" et au "mien" disparaît, s'évanouit sur-le-champ la dualité du désirable et de l'indésirable. Et en ce point, quelle différence pourrait encore subsister entre la vie et la mort? Vivre dans la compassion, c'est vivre dans la liberté."

(Jiddu Krishnamurti, Ultimes paroles)

jeudi 26 juillet 2007

"L'homme n'aime pas le changement"

"Qu'a-t-on enseigné à l'homme, sinon à suivre les plus grands d'entre nous ? Et ceci non seulement dans le domaine spirituel, mais dans chaque sphère d'activité. Qu'il s'agisse de politique, d'art ou de science, cela a toujours été la règle. L'un voudra imiter Picasso, l'autre Beethoven. L'homme a été conditionné à mettre ses pas dans les traces des autres. Et dans ce conformisme, qui répond à son désir profond, il se trouve en sécurité. Nous ne voulons pas penser par nous-mêmes, car on nous a appris ce qu'il faut penser - et non comment penser. La société, notre éducation, notre religion nous ont encourager à imiter, à obéir - bref, à nous conformer. Depuis des milliers d'années, vous me poussez à imiter autrui. Et mon cerveau résiste à toutes vos sollicitations. Que puis-je faire d'autre ?
Voyez-vous, l'homme n'aime pas le changement."

"Briser le carcan des habitudes n'est pas chose facile. L'homme se soumet à un modèle, tombe dans une sorte de léthargie et évite soigneusement tout ce qui peut le remettre en question. Au fond, les gens cultivent l'amertume et le cynisme. D'un point de vue psychologique, rares sont ceux qui veulent la liberté. Certes, chacun aime être libre d'agir à sa guise - mais qu'en est-il de la liberté intérieure ? Celle-ci demande un long et patient travail d'exploration de soi."

(Jiddu Krishnamurti, Ultimes paroles)

mardi 24 juillet 2007

C'est pourquoi il est important de comprendre le sens de la mort...

"... et peut-être de découvrir que la mort a une grande signification, une grande relation avec l'amour. Car lorsque vous mettez fin à quelque chose, il y a l'amour. Quand vous mettez fin complètement à l'attachement, alors l'amour existe."

(Jiddu Krishnamurti, La nature de la pensée)

dimanche 22 juillet 2007

"Regardez la personne sans nommer,

sans le temps et le souvenir, et aussi regardez-vous - regardez l'image que vous avez de vous-même et celle que vous avez des autres, regardez comme si c'était la première fois - comme si vous regardiez une rose pour la première fois. Apprenez à regarder, apprenez à observer cette qualité qui survient sans tout le processus de la pensée. Ne dites pas que c'est impossible. Si vous allez voir un professeur sans connaître le sujet qu'il enseigne, mais en voulant qu'il vous l'enseigne (je ne suis pas votre professeur), vous y allez pour écouter. Vous ne dites pas : "je sais déjà quelque chose" ou "vous avez tort" ou "vous avez raison" ou "je n'aime pas votre attitude". Vous écoutez et vous découvrez. À mesure que vous écoutez avec sensibilité, avec attention, vous découvrez s'il s'agit d'un charlatan brassant beaucoup de mots, ou d'un professeur qui a vraiment exploré son sujet à fond. Maintenant, pouvons-nous ensemble écouter et observer de cette façon, sans les mots, sans le souvenir, sans tout le mouvement de la pensée ? Ce qui signifie une attention totale, une attention qui ne provienne pas d'un centre, mais une attention qui n'a pas de centre. Si vous êtes attentifs à partir d'un centre, ce n'est qu'une forme de concentration. Mais si vous êtes attentifs et qu'il n'y a pas de centre, cela signifie que votre attention est totale. Dans cette attention, le temps n'existe pas."

(Jiddu Krishnamurti, La nature de la pensée)

samedi 21 juillet 2007

"Oublier le passé...

... signifie abandonner certaines attitudes intérieures. Je ne puis éternellement rester accroché à certaines personnes, ni à mes parents ni à mes condisciples ni à mes amis. Je ne puis rester accroché à certains lieux, comme à ma patrie, à des lieux qui me sont devenus familiers. Sans cesse, il me faut renoncer à des habitudes et à ce qui m'est familier, pour pouvoir vivre dans le présent et m'ouvrir à la nouveauté."

(Anselm Grün, Apprendre à faire silence)

mardi 17 juillet 2007

"Vivre jusqu'à la fin"

"Participer aux menues décisions quotidiennes; escompter un moment agréable, une jouissance physique, une petite occupation gratifiante, une ambiance de chaleur humaine et d'amitié; cultiver une forme indirecte d'optimisme ayant pour objet notre entourage, notre société ou l'humanité entière, à défaut de soi-même; dire la vérité et affirmer ouvertement ce qu'on pense, au risque du désaccord ou de la mésentente; écouter de la musique que l'on aime; faire quelques cadeaux à nos proches; le cas échéant, réparer ce qui peut encore l'être, pardonner, se réconcilier avec autrui; traiter la maladie et l'agonie comme des épreuves à surmonter ou des défis à relever du mieux que l'on peut, avec dignité et bonne humeur; donner de l'affection et en recevoir - c'est encore profiter de l'existence, en jouir, l'apprécier.

C'est vivre jusqu'à la fin, le moins mal possible : goûter la joie de l'instant présent, connaître le simple plaisir d'être, communier avec l'énigme de l'univers, se percevoir comme partie prenante du grand tout qui nous porte et nous emporte, adhérer à la magie du réel et la célébrer silencieusement, sourire un bref instant à la lumière du jour ou au regard d'autrui, ressentir un peu de tendresse, serrer doucement une main amie."

(Laurent-Michel Vacher, Une petite fin du monde : Carnet devant la mort)

lundi 16 juillet 2007

"La maladie...

... exempte de douleur serait peut-être l'état physique de loin le plus désirable, celui qui nous ferait sentir le maximum de l'existence, une plénitude plus grande, par l'accompagnement doucement inspirant de la mort, alors qu'un être en bonne santé ne peut se défendre du sentiment que la vie ne lui en donne pas assez."

(Botho Strauss)

Vraiment ???

dimanche 8 juillet 2007

Philosophie

"Une philosophie est un style avant d'être un système. Un ensemble de gestes et d'attitudes avant d'être une collection de textes et de concepts."

(Bernard-Henri Lévy)

samedi 7 juillet 2007

"Imagine...

... que chaque jour est le dernier qui luit pour toi ; tu vivras avec reconnaissance l'heure que tu n'espérais plus."

(Horace)