vendredi 29 février 2008

Attends-moi

"Attends-moi et je reviendrai, mais attends-moi de toutes tes forces.
Attends-moi quand les pluies jaunes t'inspirent de la tristesse, attends-moi quand la tempête se déchaîne. Attends-moi dans la chaleur quand on n'attend plus les autres, oubliant tout ce qui arriva hier. Attends-moi quand des contrées lointaines mes lettres n'arriveront plus, attends-moi quand se lasseront tous ceux qui attendent avec toi."

(K. Simonov, "Attends-moi, je reviendrai")

jeudi 28 février 2008

"Parle-moi des belles choses, des trésors à découvrir, de la paix qui s'écoule comme une rivière. Parle-moi de ces lieux de tranquilité qu'aucune main n'a sali et qu'aucun orage n'a frappé. Laisse-moi imaginer que le soleil me regarde ou que la brune caresse ma joue, lorsque je marche, je vis et respire... Trouve-moi une place au soleil pour m'asseoir, réfléchir et écouter cette douce petite voix en moi qui me dit tout bas : "Paix. Sois tranquille"

(Joyce Squichie Hifler, Lorsque l'oiseau de nuit chante)

mercredi 27 février 2008

Clin d'oeil à Sarkozy

"Étant professeur à Paris VII, j'exerce quatre métiers : chercheur, enseignant, administrateur et vulgarisateur. La somme fait que je n'ai pas le temps de courtiser les mannequins et les chanteuses."

(André Brahic, propos recueillis par Pierre Barthélemy, Le Monde, 21 février 2008, p.17)

lundi 25 février 2008

Vérité

"Plutôt que l'amour, l'argent, la gloire, donne-moi la vérité. Je me suis assis à une table où il y avait de riches mets et des vins en abondance servis par des domestiques obséquieux, mais où la sincérité et la vérité étaient absentes; et j'ai quitté cette table si peu accueillante la faim au ventre. Leur hospitalité était froide comme de la glace."

(Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois)

jeudi 21 février 2008

Libération artistique

"Après tout, c'est peut-être une mauvaise habitude des gens talentueux et créateurs de s'investir dans des activités pathologiquement démesurées qui fournissent des perspectives remarquables mais ne constituent pas un mode de vie durable pour ceux qui sont incapables de traduire leurs blessures psychiques en un art ou une pensée significatifs."

(Theodore Roszak, A la recherche du miraculeux)

mercredi 20 février 2008

Réussite

"Si le jour et la nuit deviennent tels que vous les saluez joyeusement, et si la vie produit une senteur pareille à celle des fleurs et des plantes aromatiques, si elle est plus souple, plus étincelante, plus immortelle, en cela réside votre réussite."

(Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois)

mardi 19 février 2008

Catastrophisme éclairé

"Le temps est venu de mener une réflexion sur le destin apocalyptique de l'humanité. Il nous faut apprendre à affronter la catastrophe, à ne plus l'imaginer dans un futur improbable, mais à la penser au présent."

(Jean-Pierre Dupuy, Pour un catastrophisme éclairé)

lundi 18 février 2008

Mal foutus

"On oublie ce qu'on a besoin de se rappeler et on se souvient de ce qu'il faut oublier."

(Cormac McCarthy, La route)

samedi 16 février 2008

"À chaque seconde, regarde la fin du monde."

(Christian Bobin, La dame blanche)

vendredi 15 février 2008

Musique africaine

"On a passé les trois jours enfermés dans la maison, sous les balles. Il y avait tellement de tirs, c'était comme un tremblement de terre. Mais on a l'habitude. C'est ça, la musique tchadienne", tente de s'amuser un homme. Ramassant sur le sol une douille de mitrailleuse de calibre 14,5 épaisse comme une carotte, il commente rêveusement : "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme."

(Jean-Philippe Rémy, Le Monde, jeudi 7 février 2008)

dimanche 10 février 2008

Heureux dilemme

"Si je devais choisir entre la poésie et le vin, je ne sais pas ce que je ferais."

(Amartya Sen, Prix Nobel d'économie)

samedi 9 février 2008

"Certaines personnes sont si ardemment présentes à elles-mêmes que, devant elles, on se découvre douloureusement une âme."

(Christian Bobin, La dame blanche)

vendredi 8 février 2008

Emmurés

"Il y a des murs qui ne servent à rien, des murs stupides, des murs qui font mal, des murs de la honte et, parfois, des murs nécessaires. Car un mur peut servir provisoirement de garrot, de pansement. Un mur peut soigner et même guérir. Un mur peut aussi mourir, devenir guenille. Ou objet sacré, relique. Le mur de Berlin a ainsi été débité, vendu aux enchères par petits morceaux que l'on retrouve aujourd'hui dans les musées. Le mur qui coupe Chypre en deux - grec au sud, turc au nord - se survit encore et toujours, plié, froissé, tordu dans l'entremêlement des maisons de Nicosie. Qu'est-ce donc qu'un mur? Qui en est véritablement prisonnier? Dans quel camp se trouve la liberté? De l'autre côté du mur? Ce serait trop facile. Les murs emmurent côté pile et côté face."

(Société Laurent Greilsamer, "De l'autre côté du mur", Le Monde, mardi 29 janvier 2008, p.2)

jeudi 7 février 2008

Traumatismes

"On parle des traumatismes de l'enfance, indélébiles. Mais que dire des chocs de l'âge adulte, qui vous fauchent en plein vol, en pleine puissance? Ils sont fatals. Ils laissent peu de chance de s'en remettre, car ils s'abattent sur des êtres conscients, formés, capables de mesurer l'impasse, de la contempler avec dégoût. Avec stupeur."

(Macha Meril, Un jour, je suis morte)

vendredi 1 février 2008

Lieu de villégiature

"Je choisirai un endroit où il y a la mer. Ou un océan, ou un fleuve. De l'eau, quoi. C'est une certitude. J'ai cette obsession de l'eau, elle ne me quitte pas. J'ignore d'où elle vient. De l'enfance, peut-être. L'eau ne m'a jamais fait peur, même si elle sait être dangereuse. Au contraire, elle m'apaise. Elle me rassure. Tout finira auprès d'elle."

(Philippe Bession, Se résoudre aux adieux)