lundi 15 novembre 2010

"Entre moi et le monde, une vitre. Écrire est une façon de la traverser sans la briser."

(Christian Bobin, Mozart et la pluie)

dimanche 14 novembre 2010

Neige

"Qu'est-ce que la neige? Un peu de froid, beaucoup d'enfance."

(Christian Bobin, La présence pure)

samedi 13 novembre 2010

"Même les plus beaux livres ne changent pas les gens, ils ne changent que leur auteur."

(Christian Bobin, Le christ aux coquelicots)
"J'aime appuyer ma main sur le tronc d'un arbre devant lequel je passe, non pour m'assurer de l'existence de l'arbre - dont je ne doute pas - mais de la mienne."

(Christian Bobin, La présence pure)

Quoi de neuf?

"L'arbre est devant la fenêtre du salon. Je l'interroge chaque matin: "Quoi de neuf aujourd'hui?" La réponse vient sans tarder, donnée par des centaines de feuilles: "Tout."

(Christian Bobin, La présence pure)
"Je pris le poème des mains de mon ami. Pour lire un roman, il faut deux ou trois heures. Pour lire un poème, il faut une vie entière."

(Christian Bobin, L'équilibriste)

Parole juste

"À quoi reconnaît-on la parole juste? À son silence."

(Christian Bobin, La présence pure)

mardi 26 octobre 2010

Graffitis

"Dieu est mort"
(Nietzsche)

"Nietzsche est mort"
(Dieu)

samedi 23 octobre 2010

Volupté

"Mes goûts sont simples: je me contente de ce qu'il y a de meilleur."

(Oscar Wilde)

vendredi 22 octobre 2010

Frugalité

"Même le plus sophistiqué des livres de cuisine ne peut être un substitut au dîner du plus pauvre."

(Aldous Huxley)

vendredi 15 octobre 2010

Bruit

"Les paroles qu'il crachait en rentrant à la maison occupaient mon espace mental puisque je n'étais pas sourde, empoisonnant le silence, et m'empêchaient de respirer."

(Ying Chen, Espèces)

jeudi 14 octobre 2010

Hyperdivertissement pascalien

"Et si, sous prétexte que nous sommes débordés, ça nous arrangeait de ne pas vouloir réfléchir? Et si nous avions façonné cette société vibrionnaire parce qu'elle correspondait à une tentative humaine profonde: un hyperdivertissement pascalien qui nous empêcherait de percevoir la fuite du temps?"

(Jean-Louis Servan-Schreiber, Le Nouvel Art du temps)

mardi 12 octobre 2010

Sublimation

"Dans certains jardins orientaux, il n'y a plus que des espaces, des allées, des graviers ratisses. Plus une plante, plus un arbre. On s'est débarrasse de tout pour que seul règne l'ordre."

(Marie Rouanet, Tout jardin est Eden)

mercredi 23 juin 2010

"Il n'y a que dans une banque, une église ou une bibliothèque qu'on trouve cette qualité de silence. Les hommes ne se taisent que devant l'Argent, Dieu et le Savoir - la grande roue qui les écrase."

(Dany Laferrière, L'énigme du retour)

mardi 22 juin 2010

Addict

"Je recommence à écrire comme d'autres recommencent à fumer. Sans oser le dire à personne. Avec cette impression de faire une chose qui n'est pas bonne pour moi mais à laquelle il m'est impossible de résister plus longtemps."

(Dany Laferrière, L'énigme du retour)
"Ce que vous voudrez avoir fait à l'heure de la mort, faites-le maintenant."

(Inscription sur l'aile ouest du couvent des Ursulines à Québec)

jeudi 11 février 2010

Les meubles

"Un jour, j'ai rencontré un rabbin qui vivait dans une toute petite chambre avec seulement une table et une chaise. Je lui ai demandé: "Mais, rabbin, où sont vos meubles?"
Il me répondit: "Et vous, où sont les vôtres?
- Moi? Mais je ne fais que passer...
-Eh bien, moi aussi, répondit le rabbin. Je ne fais que passer."

(Stuart Wild, Les lois de l'esprit cité dans Dominique Loreau, L'art de l'essentiel)

dimanche 7 février 2010

Passer pour ne pas trépasser

"On passait au lecteur de DVD, à l'appareil photo numérique, au baladeur MP3, à l'ADSL, à l'écran plat, on n'arrêtait pas de passer. Ne plus passer, c'était accepter de vieillir."

(Annie Ernaux, Les années)

samedi 6 février 2010

"La vie. La vraie. Auchan"

"À raison d'un pot par jour, un an n'aurait pas suffi à essayer toutes les sortes de yaourts et de desserts lactés. Il y avait des dépilatoires différents pour les aisselles masculines et féminines, des protège-strings, des lingettes, des "recettes créatives" et des "petites bouchées rôties" pour les chats, divisés en chats adultes, jeunes, seniors, d'appartement. Rien du corps humain, de ses fonctions, n'échappait à la prévoyance des industriels. Les aliments étaient soit "allégés" soit "enrichis" de substances invisibles, vitamines, oméga 3, fibres. Tout ce qui existe, l'air, le chaud et le froid, l'herbe et les fourmis, la sueur et le ronflement nocturne, était susceptible d'engendrer des marchandises à l'infini et des produits pour entretenir celles-ci dans une subdivision continuelle de la réalité et une démultiplication des objets. L'imagination commerciale était sans bornes. Elle annexait à son profit tous les langages, écologique, psychologique, se parait d'humanisme et de justice sociale, nous enjoignait de "lutter tous ensemble contre la vie chère", prescrivait : "faites-vous plaisir", "faites des affaires". Elle ordonnait la célébration des fêtes traditionnelles, Noël et la Saint-Valentin, accompagnait le ramadan. Elle était une morale, une philosophie, la forme incontestée de nos existences. La vie. La vraie. Auchan."

(Annie Ernaux, Les années)

vendredi 5 février 2010

Sage professeur

"La première qualité d'un professeur, c'est le sommeil. Le bon professeur est celui qui se couche tôt."

(Daniel Pennac, Chagrin d'école)

mardi 5 janvier 2010

"Selon Giacometti, au musée, les gens sont bien plus extraordinaires que les tableaux qu'ils admirent."

(Christian Bobin, Les ruines du ciel)

lundi 4 janvier 2010

"Les yeux des pauvres sont des villes bombardées."

(Christian Bobin, Les ruines du ciel)

dimanche 3 janvier 2010

"Quelle que soit la personne que tu regardes, sache qu'elle a déjà plusieurs fois traversé l'enfer."

(Christian Bobin, Les ruines du ciel)

samedi 2 janvier 2010

"Ce n'est pas compliqué d'écrire: il suffit d'y donner chaque seconde de sa vie."

(Christian Bobin, Les ruines du ciel)

vendredi 1 janvier 2010

"L'art de vivre consiste à garder intact le sentiment de la vie et à ne jamais déserter le point d'émerveillement et de sidération qui seul permet à l'âme de voir."

(Christian Bobin, Les ruines du ciel)