mercredi 28 novembre 2012

La culture de la célébrité et de la connectivité

"La caméra a créé une culture de la célébrité, et l'ordinateur est en train de créer une culture de la connectivité. La convergence de ces deux technologies (l'internet à haut débit qui a permis au web de passer du texte à la vidéo, les réseaux sociaux qui ont étendu la portée de la connectivité) révèle leur utilité commune: tant la célébrité que la connectivité permettent d'être connu. Voilà ce que veut l'individu d'aujourd'hui: être reconnu, relié aux autres, bref, être vu, si ce n'est par les millions de téléspectateurs de Survivor ou d'Ophrah, du moins par ses centaines d'amis Facebook ou d'abonnés Twitter. Être vu par autrui lui prouve sa valeur, lui permet de se sentir réel. La grande terreur contemporaine, c'est l'anonymat. Si, comme l'écrivait le critique littéraire Lionel Trilling, l'individu romantique aspirait à la sincérité et le moderne à l'authenticité, le plus grand souci du soi postmoderne est la visibilité."

(William Deresiewicz, "The End of Solitude", The Chronicle of Higher Education, vol.55, no21, 30 janvier 2009, p.B6 cité dans Chris Hedges, L'empire de l'illusion: la mort de la culture et le triomphe du spectacle).

vendredi 14 septembre 2012

Tout se mettra à exister en raison de la présence de son contraire

"C'est le plat qui fait le relief. Que serait la montagne si elle n'avait la plaine pour lui donner du relief et de la personnalité? Cela est un immense problème, une question fascinante. Tout se mettra à exister en raison de la présence de son contraire. La terre est d'autant plus ferme que l'océan est liquide. Le froid est d'autant plus coupant que le vent pourrait être si doux. Et la montagne est d'autant plus visible quand elle se découpe sur fond de plaine. C'est la magie de la platitude que de toujours promettre son contraire. Qui s'installe dans la tranquillité de son ennui et l'accepte volontiers comme un état souhaitable se place dans l'enviable position d'avoir à jouir de tout. Le moindre sera remarqué. Cela s'appelle l'essentiel. Celui ou celle qui cultive l'essentiel verra qu'il est plus facile de s'émouvoir quand notre sensibilité est entraînée dans le sens du plat de la routine. De la visite rare est toujours plus précieuse qu'un va-et-vient continu de fêtards. Le moindre petit détail est apprécié à sa juste valeur, nul ne manque rien de rien quand le rien est son pain quotidien." (Serge Bouchard, C'était au temps des mammouths laineux)

jeudi 13 septembre 2012

La platitude de l'un sera l'émerveillement de l'autre

"Même à Venise, le défi du quotidien se pose et cela existe, un Vénitien au fil des jours ou un Romain qui meurt d'ennui. Cela existe aussi, un Parisien qui trouve le temps de Paris trop gris, la ville trop animée, le métro trop odorant, et ainsi de suite. Le Vénitien partira en Chine, le Parisien à l'autre bout du monde, pour fuir la platitude d'un lieu ou d'autres viendront pour se changer les idées. Où l'on voit que la platitude de l'un sera l'émerveillement de l'autre. Tout est relatif à ce que l'on fuit. Ce que nous ne voyons plus, ce que nous ne voyons pas, ne peut nous émouvoir. La platitude, nous la fuyons comme si la fuite était possible. Alors qu'il est clair que la fuite est impossible. Ce qu'il nous est possible de conserver, de cultiver, c'est notre sens de l'émerveillement. Alors, le goût de fuir s'estompe, quand tout nous émeut dans l'apparente insignifiance des choses. Je regarde passer les avions, les camions, les autobus, les bateaux, je regarde pousser les arbres, voler les oiseaux, je regarde les nuages, les gens, les moindres animaux, même le loup commun. Pas besoin d'un panda dans ma mire pour faire ma journée. Pas besoin de Capri pour mourir. Je ne viendrai jamais à bout d'épuiser la richesse des merveilles de ma propre cour." (Serge Bouchard, C'était au temps des mammouths laineux)

mercredi 12 septembre 2012

Pour mes vieux jours

"Je me tords de rire quand on me propose d'être actif et dynamique à quatre-vingts ans, en train de dépenser un fonds de pension qui me permet d'aller à Venise au printemps, au Costa Rica en hiver, je rigole quand on me propose une vieillesse à jouer au golf, à faire du trampoline ou de la plongée sous-marine. Pour mes vieux jours, je ne veux pas de ce charabia: je veux naturellement une berçante, la maudite paix et une loupe pour lire. Je veux que mes proches me protègent, me respectent et viennent me voir le moins souvent possible. Je veux la chance de la santé qui décline lentement, sans à-coups. Je veux jusqu'au bout conserver le sens de l'humour et garder le sourire pendant le naufrage. Il n'est rien comme le sourire du fusillé pour laisser un doute profond dans l'esprit de peloton d'exécution." (Serge Bouchard, C'était au temps des mammouths laineux)
"Nos cartes géographiques sont essentiellement touristiques et notre vision du monde est journalistique. Chacun connaît son Mexique, à travers des sites mythiques de farniente, de repos, d'hôtels, de soleil, de plage. Les plus perspicaces d'entre nous pousseront l'intérêt jusqu'aux trésors précolombiens; il n'y a rien comme une pyramide pour vous remonter la cote d'un site. La nouvelle carte mondiale est une carte de crédit, nous voulons tous nous payer une dose de "dé-pays", cela est en somme un forfait. Chacun sait que le monde souffre, par la guerre, les horreurs, les catastrophes naturelles et la pauvreté scandaleuse. Les chefs d'antenne se pressent sur les lieux des drames afin que nous ayons le sentiment de nous rapprocher de la souffrance. Il faut bien que diffuseur diffuse. Nous sommes devenus les globe-trotters d'une terre achalandée, les nouveaux explorateurs d'un monde archi-connu. Oui, chacun est la vedette de son propre cliché, sur fond de photos et de vidéos. Nous sommes les légendes instantanées d'un grand album Internet qui nous permet de montrer notre face à l'écran. Nous faisons la file au pied du Kilimandjaro et des allers-retours en Thaïlande, sans autre effort que le transport de nos valises dans les corridors de l'aéroport. Mais où s'en vont les reportages personnels, les twitters, les "chats", les Facebook de nos tribulations modernes, les milliards de photos numériques de nous-mêmes? Nous sommes devenus des petits "moi" chronophobes rebondissant en jet aux quatre coins de la planète. Mais que savons-nous du sol que nous foulons? Nous souvenons-nous qu'il n'est qu'un seul voyage, celui de notre vie, et que ce voyage-là n'est pas une partie de plaisir, surtout vers la fin?" (Serge Bouchard, C'était au temps des mammouths laineux)

Personne ne regarde personne

"Nous tenons des réunions de production où il est question de partager nos idées. Nous les partageons en grand, sur Google.doc. Personne ne regarde personne, nous sommes cinq autour d'une table, je suis le seul à regarder les autres dans les yeux. C'est difficile, car les regards sont ailleurs, chacun est derrière le couvercle argent de son portable ouvert, petite pomme blanche bien en vue, ils fixent les écrans, virtuoses claviéristes, et dès que je nomme un personnage ou un lieu, un concept ou une référence historique, j'entends des clics clics clics, indication sonore que mes amis cherchent sur Google Maps, sur YouTube, sur Wikipédia, n'importe où, pourvu que ce soit maintenant et tout de suite, une confirmation de ce que je viens de dire. Les jeunes ne font rien par eux-mêmes et jamais ils ne feront confiance à leur cerveau comme ils le font avec le clavier de leur ordinateur. Autrement dit, ils pensent avec leur instrument, ils parlent comme leur instrument, ils ont intégré l'intelligence artificielle comme leur propre intelligence, et cela donne, en effet, des réunions où les petits ordinateurs dictent le style des échanges." (Serge Bouchard, C'était au temps des mammouths laineux)

mercredi 8 août 2012

Casseroles

Casseroles - Montréal, 24 Mai 2012 from Jeremie Battaglia on Vimeo.
http://jeremiebattaglia.com/Casseroles-Montreal-24-Mai-2012


Poème de Ouanessa Younsi, médecin résidente québécoise d'origine algérienne.

"Nous marchons
Nous marchons parce que le gravier, seul, est insuffisant. Nous marchons pour clamer, nous avons des cordes vocales aux jambes et nous refusons de reculer, de débaptiser les sentiers d’importance. Nous marchons parce que les murs sont des enclos, les instituts, des dérivés de bruits et de dollars braisés. Nous marchons parce que la justice n’est pas seulement une idée: elle a des mollets. Nous marchons, et avec un accent grave.

Nous marchons parce que nous rêvons, et cela est sain. Certes nous rêvons tous, mais peu rapportent leurs fragments de songes jusqu'au jour, peu les jugent nécessaires, indispensables à la vie grouillante. Peu savent que c’est dans les magmas d’étoiles que se dessinent branchages, constructions d’atomes. Le jour rampe, il est grège, à écrire, et nous avons des litres de soleil avec nous.


Nous marchons galvanisés, sachant pourtant que nos affiches, nos slogans, nos enjambées ne changeront pas le monde, et ceci nous déçoit. Mais nous marchons malgré tout, et des kilomètres de rivages avancent avec nous.


Nous marchons avec cette pensée puissante que la rue est une rivière, et nous débordons, les mains affranchies de tatouages qui ne nous appartenaient pas.

Nous marchons et nous créons des visages.

Nous revenons de beaucoup.

Nous revenons de longtemps."

jeudi 2 août 2012

Peut-on imaginer...

"...un monde sans glissades d'eau, sans piscines à vagues, sans fêtes d'enfants, sans montagnes de cadeaux, sans semaines de relâche, sans télés à écran plasma, sans cinéma maison, sans manettes, sans touche "delete", sans "cut and paste", sans Facebook, sans Twitter, sans Wikipédia, sans tout ce savoir et ces facilités auxquels nos enfants sont exposés à la vitesse de la lumière, ce qui les rend, paraît-il, si allumés? Ils pensent vite, ils apprennent, ils savent, ils voyagent, ils voient, ils sont en train de devenir une espèce supérieure, des êtres de clavier, de fichiers, de trucs numériques et de phrases courtes. Que feront-elles, ma fille et mes petites filles, de tout ce pouvoir? Que feront nos petits de tous ces plaisirs? La terre est Google, vont-ils gougouliser leur vie? Dans les archives de leur "Time machine", qui leur expliquera le Temps? Qui leur parlera du doute, de l'angoisse, de la douleur, de la force et de l'élan de vivre? Qui leur dira que leur main est autre chose qu'un pouce sur une souris, qu'un doigt sur une touche? Ils verront le monde en résumé de résumés de résumés. Un GPS intellectuel leur montrera tous les recoins de la pensée humaine; cliquez "La pensée des Navahos", et vous l'aurez sous vos yeux, expliquée en vingt lignes, sous la même rubrique que "La pensée des Omaticayas" dans la Saga des Avatars, sur la planète Pandora. La guerre des étoiles est mieux connue que la guerre de 14."

(Serge Bouchard, C'était au temps des mammouths laineux)

lundi 28 mai 2012

"Si la jeunesse n'a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort." (François Mitterrand, mai 1968)

vendredi 20 avril 2012

Le règne de la torgnole

"Le modèle de résolution de tous les problèmes est la torgnole que l'on retourne au gamin, ou le coup de pied que l'on flanque au chien. Voilà qui soulage. À celui qui dérange, chacun rêve par la force de faire entendre raison, comme à un chien, comme à un enfant. Celui qui ne fait pas ce qu'on dit, il faut le remettre à sa place par la force. Il ne comprend que ça. Là-bas était le règne du bon sens par la torgnole qui est l'acte social le plus évident. Là-bas s'est effondré car on ne peut gouverner les gens en les prenant pour des chiens."

(Alexis Jenni, L'art français de la guerre)

jeudi 12 avril 2012

La discussion est-elle possible?

"Depuis toujours notre État ne discute pas. Il ordonne, dirige, et s'occupe de tout. Jamais il ne discute. Et le peuple jamais ne veut discuter. L'État est violent; l'État est généreux; chacun peut profiter de ses largesses, mais il ne discute pas. Le peuple non plus. La barricade défend les intérêts du peuple, et la police militarisée s'entraîne à prendre la barricade. Personne ne veut écouter; nous voulons en découdre. Se mettre d'accord serait céder. Comprendre l'autre reviendrait à accepter ses paroles à lui en notre bouche, ce serait avoir la bouche toute remplie de la puissance de l'autre, et se taire pendant que lui parle. C'est humiliant, cela répugne. Il faut que l'autre se taise; qu'il plie; il faut le renverser, le réduire à quia, trancher sa gorge parlante, le reléguer au bagne dans la forêt étouffante, dans les îles où personne ne l'entendra crier, sauf les oiseaux et les rats fruitiers. Seul l'affrontement est noble, et le renversement de l'adversaire; et son silence, enfin.
L'État ne discute jamais. Le corps social se tait; et quand il ne va pas bien il s'agite. Le corps social dépourvu de langage est miné par le silence, il marmonne et gémit mais jamais il ne parle, il souffre, il se déchire, il va manifester sa douleur par la violence, il explose, il casse des vitres et de la vaisselle, puis retourne à un silence agité.
Celui qui fut élu dit sa satisfaction d'avoir obtenu tous les pouvoirs. Il allait pouvoir gouverner, dit-il, enfin gouverner, sans perdre de temps à discuter. Aussitôt on répondit que ce serait grève générale, le pays paralysé, les gens dans la rue. Enfin. Le peuple, qui en a assez de l'ennui, des ennuis et du travail, se mobilise. Nous allons au théâtre."

(Alexis Jenni, L'art français de la guerre)

De belles manif

"En France nous savons organiser de belles manifestations. Personne au monde n'en fait de si belles car elles sont pour nous la jouissance du devoir civique. Nous rêvons de théâtre de rue, de guerre civile, de slogans comme des comptines, et du peuple dehors; nous rêvons de jets de tuiles, de pavés, de boulons, de barricades mystérieuses érigées en une nuit et de fuites héroïques au matin. Le peuple est dans la rue, les gens sont en colère, et hop! descendons, allons dehors! allons jouer l'acte suprême de la démocratie française. Si pour d'autres langues la traduction de "démocratie" est "pouvoir du peuple", la traduction française, par le génie de la langue qui bat dans ma bouche, est un impératif: "Le pouvoir au peuple!" et cela se joue dehors, par la force; par la force classique du théâtre de rue."

(Alexis Jenni, L'art français de la guerre)

mardi 3 avril 2012

"La vie se passe en absences, on est toujours entre le souvenir et l'espérance..."

(Marie de Vichy Chamrond, Marquise Du Deffand)

jeudi 22 mars 2012

Accès à l'éducation

"Après le pain, l'éducation est le premier besoin d'un peuple."

(Georges-Jacques Danton, XVIIIe siècle)

Accès à l'éducation

"Après le pain, l'éducation est le premier besoin d'un peuple."

(Georges-Jacques Danton)

vendredi 9 mars 2012

Communication

"Entre ce que je pense, ce que je veux dire, ce que je crois dire, ce que je dis, ce que vous avez envie d'entendre, ce que vous croyez entendre, ce que vous entendez, ce que vous avez envie de comprendre, ce que vous croyez comprendre, ce que vous comprenez, il y a dix possibilités qu'on ait des difficultés à communiquer. Mais essayons quand même..."

(Bernard Werber)
"On considère comme "normal" de porter des vêtements achetés spécialement pour le travail, de se taper chaque jour l'heure de pointe dans une voiture achetée à crédit, tout cela pour conserver l'emploi dont nous avons besoin pour payer les vêtements, la voiture, et la maison que nous laissons vide toute la journée pour avoir les moyens de l'habiter."

(Ellen Goodman)

mardi 6 mars 2012

"On considère comme "normal" de porter des vêtements achetés spécialement pour le travail

lundi 5 mars 2012

"Avez-vous déjà entendu un mourant affirmer que son plus grand regret était de ne pas avoir passé plus de temps au bureau dans sa vie?"

(Propos d'un haut fonctionnaire américain expliquant sa retraite anticipée)

vendredi 24 février 2012

Comme si...

"Travaille comme si tu n'avais pas besoin d'argent, aime comme si tu n'avais jamais été blessé et danse comme si personne ne te regardait."

Proverbe irlandais

dimanche 19 février 2012

À tous les maîtres, à tous les élèves et à tous les autres

"Si je maîtrisais quoi que ce soit, je serais maître, de musique, par exemple, ou d'école, ou d'autre chose.
Alors je m'y dévouerais à m'en esquinter la mâchoire, parce que j'aurais tant de choses à enseigner avant que le temps passe, je parlerais vite par peur d'ennuyer mes élèves, j'essayerais de faire de l'humour, pour qu'ils me pardonnent de les obliger à rester assis.
Parfois je tremblerais à l'idée d'une telle responsabilité, à la seule idée qu'une marque d'impatience, d'irritabilité ou d'indifférence puisse briser à tout jamais une grande histoire d'amour entre un enfant et l'apprentissage. Si je devais, un matin où je serais fatiguée, ne pas voir une plaie pourtant béante, si je devais, de ma seule parole de maître, anéantir un rêve ou une ambition, je ne m'en remettrais pas.
D'autres fois, je serais sans courage devant l'ampleur de la tâche, j'aurais envie de coucher ma tête sur mon bureau de maître, et d'avouer à mes élèves que je ne maîtrise rien et encore moins la situation, et ils regarderaient mon triste spectacle, désolés et impuissants.
Autant vous dire que je serais sans doute un très mauvais maître, et c'est l'une des raisons qui m'ont fait écrire cette sorte d'hommage.
Avec toute mon admiration"

(Evelyne de la Chenelière, Bashir Lazhar)

samedi 14 janvier 2012

Ce que font les artistes

"Nous savons maintenant que rêver est une nécessité biologique. Je pense que c'est ce que font les artistes - ils rêvent pour les autres."

(William Burroughs)

dimanche 8 janvier 2012

Observation d'une bibliothèque

"Je suis souvent debout, face à ma bibliothèque, en quête d'une révélation ou d'une apparition. Comme devant un paysage, je médite en laissant mon regard parcourir les lignes horizontales des tablettes, verticales des livres. Rangées de voix, de spectateurs, balcons étagés: ma bibliothèque est un théâtre."

(Louise Warren, Attachements: observation d'une bibliothèque)

lundi 2 janvier 2012

Intelligence du coeur

"Notre monde est de plus en plus un univers de l'intellect. Un esprit qui ne garantit pas forcément une délicatesse du cœur. La seule intelligence qui vaille la peine, c'est celle qui nous permet de nous mettre à la place de l'autre - de ressentir ce qu'il ressent sous la douleur et l'humiliation."

(Dany Laferrière, L'art presque perdu de ne rien faire)

L'art d'être ivre avec élégance

"L'écrivain Malcolm Lowry, un soir qu'il était soûl, enfin il l'était un peu chaque soir, alors disons un soir qu'il était plus soûl que d'habitude, s'est assis dans un champ en murmurant: "Si c'est vrai que la terre tourne, alors j'attends ma maison ici."

(Dany Laferrière, L'art presque perdu de ne rien faire)
"Quelqu'un qui a pu planter un arbre dans son enfance et qui l'a regardé pousser au cours de sa vie n'a pas la même notion du temps et de l'espace qu'un autre né au cœur d'une ville pleine d'urgences et de bruits et pour qui les vaches sont des voitures."

(Dany Laferrière, L'art presque perdu de ne rien faire)

Choix

"Le temps détruit, le hasard brise, mais c'est nous qui choisissons."

(Malraux)