(William Deresiewicz, "The End of Solitude", The Chronicle of Higher Education, vol.55, no21, 30 janvier 2009, p.B6 cité dans Chris Hedges, L'empire de l'illusion: la mort de la culture et le triomphe du spectacle).
mercredi 28 novembre 2012
La culture de la célébrité et de la connectivité
"La caméra a créé une culture de la célébrité, et l'ordinateur est en train de créer une culture de la connectivité. La convergence de ces deux technologies (l'internet à haut débit qui a permis au web de passer du texte à la vidéo, les réseaux sociaux qui ont étendu la portée de la connectivité) révèle leur utilité commune: tant la célébrité que la connectivité permettent d'être connu. Voilà ce que veut l'individu d'aujourd'hui: être reconnu, relié aux autres, bref, être vu, si ce n'est par les millions de téléspectateurs de Survivor ou d'Ophrah, du moins par ses centaines d'amis Facebook ou d'abonnés Twitter. Être vu par autrui lui prouve sa valeur, lui permet de se sentir réel. La grande terreur contemporaine, c'est l'anonymat. Si, comme l'écrivait le critique littéraire Lionel Trilling, l'individu romantique aspirait à la sincérité et le moderne à l'authenticité, le plus grand souci du soi postmoderne est la visibilité."