mardi 31 mai 2005

Le côté parapluie du mariage

"Il y a partout, mélangées aux particules de l'air que nous respirons, des particules d'amour errant. Parfois elles se condensent et nous tombent en pluie sur la tête. Parfois non. C'est aussi peu dépendant de notre volonté qu'une averse de printemps. Tout ce qu'on peut faire, c'est de rester le moins souvent à l'abri. Et c'est peut-être ça qui cloche dans le mariage : ce côté parapluie."

(Christian Bobin, La folle allure)

dimanche 29 mai 2005

Carpe Diem

"Le bonheur est un présent achevé. Aucune attente. Tout, ici et maintenant (...).
Le bonheur est qualité, j'essaie de ne pas l'enfermer dans la quantité. Dès qu'il a lieu, le bonheur est. Il n'a nul besoin de durer, l'instant parfait accomplit l'éternité."

(Julia Kristeva, Les Samouraïs)

vendredi 27 mai 2005

À propos du difficile

"Ce n'est parce que c'est difficile qu'on n'ose pas, c'est parce qu'on n'ose pas que tout devient difficile"

Sénèque

mercredi 25 mai 2005

Maladie universitaire

"Combien sont-ils aujourd'hui ou même avant, les penseurs qui ne tremblent pas devant les limites de leur domaine, qui n'hésitent pas à voir ailleurs, qui ne tombent pas dans l'autosuffisance, cette maladie qui guette tout universitaire et dont presque tous les universitaires sont atteints ?"

(Miloud Chennoufi, candidat au doctorat et chargé de cours à l'Université de Montréal, "L'adieu à un sage", Le Devoir, mercredi 25 mai 2005, p. A 7)

lundi 23 mai 2005

Ne rien faire de sa vie

"Pourquoi cherches-tu à faire quelque chose de ta vie ? Elle est si belle quand elle ne fait qu'aller, insoucieuse des raisons, des projets et des idées."

(Christian Bobin, Ressusciter)

jeudi 19 mai 2005

Les devises Shadok

"Il est beaucoup plus intéréssant de regarder où l'on ne va pas, pour la bonne raison que là où on va, il sera toujours temps d'y regarder lorsque l'on y sera"

(extrait issu du livre de Bernard Morand, "Logique de la Conception - Figure de sémiotique générale d'après Charles S. Pierce")

mercredi 18 mai 2005

La fin de nos attachements

"La mort ne nous permet pas d'avoir quoi que ce soit quand on meurt. Notre corps est incinéré ou enterré, et qu'a-t-on laissé ? Notre fils pour lequel nous avons amassé beaucoup d'argent que, de toute façon, il utilisera mal. Il héritera de nos biens, paiera les droits et traversera toutes les terribles angoisses de l'existence, tout comme on l'a fait soi-même. Est-ce ce à quoi on est attaché ? Ou est-on attaché à notre savoir, ayant été un grand auteur, un gran poète ou un grand peintre ? Ou est-on attaché aux mots, car les mots jouent un rôle très important dans notre vie ? Aux mots seuls. On ne regarde jamais derrière les mots. On ne voit jamais que le mot n'est pas la chose, que le symbole n'est jamais la réalité.
(...) La mort est une fin et elle a une importance extraordinaire dans la vie. Pas le suicide, pas l'euthanasie, mais la fin de nos attachements, de notre orgueil, de notre antagonisme ou de notre haine pour autrui. Quand on regarde holistiquement la vie, alors la mort, la vie, la détresse, le désespoir, la solitude et la souffrance, tout cela est qu'un seul et même mouvement. Quand on voit holistiquement, il y a une liberté totale vis-à-vis de la mort - ce qui ne veut pas dire que le corps ne va pas être détruit. Il y a un sens de la fin et par conséquent il n'y a pas de continuité - il y a une liberté à l'égard de la peur de ne pas pouvoir continuer.
Quand un être humain comprend la pleine signification de la mort, il y a la vitalité, la plénitude, qui se trouve derrière cette compréhension ; il est en dehors de la conscience humaine. Quand vous comprenez que la vie et la mort ne font qu'un - ils ne font qu'un quand dans votre vie, vous commencez à mettre fin aux choses - alors vous vivez côte à côte avec la mort, ce qui est la chose la plus extraordinaire à faire ; il n'y a ni le passé, ni le présent, ni le futur, il n'y a que la fin."

(Jiddu Krishnamurti, La flamme de l'attention)

mardi 17 mai 2005

Êtes-vous généraliste ou spécialiste ?

"Se cantonner dans une seule étude, n'était-ce pas laisser un plus grand champ à l'ignorance ?"

(Svevo, La conscience de Zeno)

dimanche 15 mai 2005

Kit de défoulement

"Vous sentez le besoin inconditionnel de vous défouler, faire sortir le méchant et faire de vous une personne totalement incohérente ... mais par le fait même intolérable ?

J'espère que non, mais lisez quand même ceci, au cas ou vous manqueriez d'inspiration :

1. A l'heure du lunch, assoyez-vous dans votre voiture avec vos verres fumées, pointez un séchoir à cheveux vers les voitures qui viennent dans votre direction : Regardez-les ralentir !

2. Demandez-vous à l'Intercom. Ne déguisez pas votre voix.

3. Si quelqu'un vous demande de faire quelque chose, demandez-lui s'il aimerait des frites avec ça.

4. Encouragez vos collègues à se joindre à vous dans une danse de chaises synchronisées.

5. Développez une peur irrationnelle des brocheuses.

6. Mettez du café décafeiné dans le percolateur pendant trois semaines. Une fois que tout le monde a surmonté son besoin de caféine, changez pour de l'expresso.

7. Dans la partie "note personnelle" de tous vos chèques, inscrivez "pour faveurs sexuelles".

8. Répliquez à tout ce qu'une personne dit par : "c'est ce que tu penses".

9. Terminez toutes vos phrases par : "selon la prophétie".

10. Ajustez la teinte de votre moniteur de façon à ce que le niveau de luminosité illumine tout le bureau. Insistez auprès de vos collègues que vous aimez ça comme ça.

11. N'utilisez aucune ponctuation

12. Aussi souvent que possible, bondissez plutôt que marchez.

13. Demandez aux gens de quel sexe ils sont : riez de façon hystérique de leur réponse.

14. Spécifiez que votre commande au service au volant est "pour emporter".

15. Chantez avec les interprètes à l'opéra.

16. Assistez à une soirée de poésie et demandez pourquoi les poèmes ne riment pas.

17. Découvrez à quel endroit votre patron magasine et achetez exactement les mêmes vêtements. Portez-les une journée après votre patron. (C'est particulièrement efficace si votre patron est du sexe opposé).

18. Envoyez un courriel à tous vos collègues de travail pour leur dire exactement ce que vous faites. Par exemple : "Si quelqu'un a besoin de moi, je serai à la toilette dans la troisième cabine".

19. Mettez un filet à moustiques autour de votre cubicule de travail. Jouez un enregistrement des sons de la jungle toute la journée.

20. Cinq jours à l'avance, dites à vos amis que vous ne pouvez assister à leur party, parce que vous n'êtes pas dans l'ambiance.

21. Appelez une ligne de mediums, et ne dites rien.

22. Lorsque l'argent sort du guichet automatique, criez "J'ai gagné, j'ai gagné!...C'est la troisième fois cette semaine !"

23. En quittant le zoo, courez vers le stationnement en criant : "Au secours, ils se sont échappés!"

24. Dites à votre patron : "Ce ne sont pas les voix dans ma tête qui me dérangent, ce sont les voix dans TA tête."

25. Dites à vos enfants au souper : "Pour des raisons d'économie, nous allons devoir nous débarrasser d'un de vous."

(Source ?)

mercredi 11 mai 2005

Identités multiples

"Ce que m'a appris ma vie ? Le vrai danger est d'être prisonnier d'une seule identité. La pire des choses est d'enfermer les gens dans un programme qui se réduit à leur origine ethnique, à leur ADN politique ou religieux. J'ai essayé dans "Allers-retours" de mettre en lumière la possibilité qu'ont les individus de se libérer, de refuser la barrière supposée étanche de leur identité d'origine. J'ai eu le privilège immense d'inventer ma vie en devenant passeur d'identités et de frontières."

(Ilan Halevi, Le Nouvel Observateur, no 2113, du 5 au 11 mai 2005, p.18)

lundi 2 mai 2005

"La beauté est là où vous n'êtes pas"

"Quand nous voyons une montagne merveilleuse, couronnée de neige sur un ciel bleu et les vallées profondes qui sont dans l'ombre, leur grande splendeur et leur grand majesté nous absorgent complètement, pendant un moment, nous sommes complètement silencieux car leur majesté nous envahit, nous nous oublions. La beauté est là où vous n'êtes pas. L'essence de la beauté, c'est l'absence de "moi". "

(Jiddu Krishnamurti, La flamme de l'attention)

dimanche 1 mai 2005

Penser ou répéter ?

"La plupart d'entre nous sont devenus des gens de seconde main. Nous lisons beaucoup, allons à l'Université et accumulons une grande somme de connaissances, d'informations tirées de ce que les autres pensent, de ce que d'autres ont dit. Et nous citons ce savoir que nous avons acquis et le comparons avec ce qui a été dit. Il n'y a rien d'original, nous ne faisons que répéter, répéter, répéter. De telle sorte que lorsqu'on vous demande : "Qu'est-ce que la pensée ? Qu'est-ce que penser ?", nous sommes incapables de répondre."

(Jiddu Krishnamurti, La flamme de l'attention)