"Nous apprenons des choses qui encore une fois bouleversent tout. Nous commençons d'ailleurs à être las des bouleversements. On ne peut quand même pas chaque mois supporter des tremblements de terre, des volcans et des inondations. La professeure nous balance des informations sans faire attention à leur aspect corrosif. Pour elle, tout cela semble normal. Tant pis pour nous. Il nous faut encaisser. Nous avons payé pour cela.
Les autres étudiants m'impressionnent toujours davantage. Trois rangées devant, il y en a un qui dort depuis le début. Un autre joue aux échecs sur son portable. Une autre encore semble se tricoter un chandail de laine. J'en ai compté six ou sept qui sont arrivés en retard, se faufilant à travers les rangées déjà bondées, embarrassés de leurs gros manteaux, leurs sacs à dos, un café dans les mains, la casquette, le portable, le iPad, le iPod Touch, une génératrice à essence sans plomb et divers équipements pour l'escalade. Je crois même en avoir aperçu deux ou trois en train de se faire une fondue bourguignonne, ou une raclette ou quelque chose du genre. Les étudiants d'aujourd'hui sont en dynamite. Ils ont beaucoup de choses à faire et sont très occupés. Rien à voir avec ceux d'autrefois."
(Maxime Oilivier Moutier, Journal d'un étudiant en histoire de l'art)