"Même avec de bonnes cartes, des instruments et un radio-guidage, le vol de nuit donne toujours une impression de solitude. Mais quand il faut voler dans une obscurité totale, sans même le froid réconfort d'une parie d'écouteurs, sans savoir si là où on va il y aura des lumières, de la vie, et un aéroport convenablement balisé, il n'est plus question de simple solitude. On peut éprouver un sentiment d'irréalité tel que l'existence même d'autres êtres vivants semble improbable. Les collines, les forêts, les rochers et les plaines se fondent dans une obscurité sans fin. La terre n'est pas plus votre planète que ne l'est une lointaine étoile - quand une étoile est visible; votre planète, c'est l'avion, et vous êtes son seul habitant."
(Beryl Markham, Vers l'Ouest avec la nuit)