vendredi 14 juillet 2006

"J'ai appris, à force de le pratiquer intensément, que le deuil était pédagogique, une vieille sagesse de l'intime. Il nous enseigne à mourir à nous-mêmes, aux autres, à ce qui nous semblait éternel dans notre corps, notre coeur, notre avenir, l'illusion ultime. Et les deuils durent une éternité. Une éternité d'humilité qui nous montre du doigt la porte de notre fragilité intérieure. La vie ne manque pas de deuils à franchir. Chaque saison en est un. Chaque fleur fanée d'un bouquet aussi. L'esthétique du wabi-sabi japonais le résume bien : toute chose est impermanente, imparfaite et incomplète. Le deuil nous gifle ces trois vérités en pleine figure."

(Josée Blanchette, "Le voile saisonnier du deuil : La vie après la mort", Le Devoir, vendredi 14 juillet, 2006)